Biographie 

Son enfance est marquée par la tuberculose osseuse, une maladie qui le contraint à de longs moments d'immobilité dans la campagne du Limousin. Pour combattre l’ennui, il apprend à dessiner.

À dix-huit ans, il se déclare déjà peintre et s’installe dans la capitale enfin libérée des troupes allemandes, l’occasion d’assouvir son appétit de découverte artistique. Il y fréquente les grands musées classiques et certains salons d’art contemporain ou sont exposés les toiles de Soutine, Rouault et Picasso dont-il s’inspire. 

Paul Reyberolle est un peintre en colère et son son oeuvre est un appel à la liberté. Ses toiles sont des outils dont il se sert pour s’insurger contre les injustices, dénoncer l'aliénation et l'oppression de l’homme, les guerres inutiles et l’aveuglement des politiciens. En ce sens, ses œuvres sont profondément engagées.

L’artiste travaille par séries. Son oeuvre, inclassable mais toujours figurative est ponctuée de métaphores animalières et monstrueuses insérées dans des paysages imaginaires, très souvent chaotiques. Ses toiles les plus originales sont pensées comme des sculptures et apparaissent en relief. Elles ont été réalisées à l’aide de matériaux bruts et provocateurs: terre, crin, ferraille... 

Ses travaux, appréciés par les philosophes Jean-Paul Sartre et Michel Foucault ainsi que par François Pinault sont Autant de témoignages des luttes idéologiques et sociales de l’après-guerre. 

Suite à une impressionnante carrière ponctuée de prestigieuses expositions collectives et personnelles, Paul Reyberolle eu droit à une importante rétrospective au Grand Palais en 2000. Il existe aujourd’hui un grand espace d'art à Eymoutiers qui porte son nom. Les visiteurs peuvent y contempler ses oeuvres les plus marquantes ainsi que et les travaux d’autres artistes contemporains. 

Derrière le Miroir

En 1945, peu après la libération, Aimé Maeght, marchand d’art et lithographe français ouvre une grande galerie dans le XIIIème arrondissement de Paris, rue de Téhéran. Inaugurée par une exposition dédiée à l’oeuvre d’Henri Matisse, cette galerie devient rapidement un lieu incontournable pour la diffusion d’art moderne. 

Dès l’année suivante, Aimé Maeght, pour qui art pictural et littérature sont étroitement liés, crée la revue Derrière le miroir consacrée aux artistes qui exposent dans sa galerie, Juan Miro, Alexander Calder , Kandinski. Les illustrations, souvent des lithographies originales sont accompagnées de textes des plus grands auteurs de l’époque: Guillaume Apollinaire,Jean Paul Sartre et André Breton. Chaque numéro est tiré par la prestigieuse imprimerie Arte, la qualité des impressions lithographiques participe au prestige de la revue. Aimé Maeght les offre à d’importants collectionneurs, collaborateurs et artistes lors des vernissages.

Ce seront 253 numéros qui sortiront sans interruption de 1946 à 1982 pour accompagner les différentes expositions de la galerie, ces éditions originales, aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs sont rares et bien souvent en mauvais état. Les lithographies offertes à l’intérieur passent régulièrement en maison de vente.